L’Alfasud, populaire bien née, se voit offrir cette élégante version coupé signée Giugiaro en 1976. Elle restera au catalogue jusqu’en 1989. 120 000 exemplaires sortiront des chaînes.
Constructeur élitiste et quasi artisanal, Alfa Romeo prend le virage de la démocratisation après la seconde Guerre mondiale. La 1900 en 1951, puis la Giulietta en 1955 et la Giulia en 1962 y contribuent.
Mais, la marque reste encore réservée à une clientèle plutôt bourgeoise. Il lui faut grandir pour ne pas disparaître avec un modèle réellement populaire. Deux projets de véhicule à traction avant font l’objet d’études : en 1952, le typo 13-61, puis en 1960 le typo 103. Mais on en reste là, faute de moyens.
Direction le Mezzogiorno
A l’arrivée du nouveau président d’Alfa Romeo, Giuseppe Luraghi, l’idée d’une petite traction avant populaire est relancée. Ce dernier décide de rappeler l’ingénieur autrichien Rudolf Hruska, une vielle connaissance de la maison. La firme italienne lui donne carte blanche dans la limite du budget imparti. L’État, propriétaire d’Alfa Romeo, pèse de tout son poids afin que l’usine s’implante dans le sud de l’Italie, dans le Mezzogiorno près de Naples, région défavorisée. Côté carrosserie, on fait appel à Ital Design et son patron, Giorgetto Giugiaro.
Une berline de tempérament
Fin 1971, le véhicule est présenté à la presse. Il adopte un moteur quatre cylindres à plat opposés et la transmission aux roues avant. Sans atteindre tous ses objectifs commerciaux, la berline à quatre puis deux portes (avant d’adopter un hayon) se distingue par son tempérament, sa tenue de route et son agrément de conduite.
Elle est également vite remarquée par la corrosion qui la gangrène rapidement. La Sud sera produite à un million d’exemplaires sous diverses versions dont les fameuses TI, qui tentèrent de chatouiller sa majesté la Golf GTI.
Une ligne signée Giugiaro
La version coupé, baptisée Sprint, apparaît au salon de Paris en 1976. La ligne est aussi l’œuvre de Giorgetto Giugiaro (l’auteur de l’Alfetta GT -future GTV- et du coupé Bertone).
Côté motorisation, le Sprint est équipé par une évolution du moteur de l’Alfasud TI : 1286 cm3 et 76 chevaux à 6 000 t/min. Cependant avec un poids plus élevé, les performances s’en ressentent. La firme n’aura de cesse, d’année en année, d’augmenter la puissance, le couple et la cylindrée pour satisfaire les clients.
De plus en plus Veloce
En 1978, deux nouvelles versions sont commercialisées : le Sprint 1.3 développant 79 cv et le Sprint 1.5 fort de 85 cv. Mi 1979, apparaît le Sprint Veloce 1.5 qui développe 95 cv et le Sprint Veloce 1.3 (85 cv).
En 1983, le coupé survit à la disparition de l’Alfasud berline, remplacée par l’Alfa 33. Il reçoit le bloc de 105 cv et l’appellation Sprint Quadrifoglio Verde.
En 1988, enfin, le modèle se voit gratifier du bloc de 1700 cm3 développant 118cv. Mais la ligne s’est alourdie et techniquement, le coupé s’aligne sur la 33, perdant au passage les disques de frein à l’arrière au profit de tambours. Avec 118 cv, le véhicule atteint sa limite en terme de comportement routier. L’Alfasud Sprint disparaît du catalogue en 1989. En treize années, environ 120 000 exemplaires sont sortis des chaînes.